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14 avril 2014 1 14 /04 /avril /2014 10:49

CERCLE DES CHAMAILLEURS 
Mardi 4 mars 2014

 

« LA PIERRE QUI POUSSE »
Nouvelle extraite de « L’Exil et le Royaume » d’Albert CAMUS

 

Présentation par Marie-Anne

 

Le recueil « L’exil et le royaume » avec ses 6 nouvelles a été publié en mars 1957, quelques mois avant l’attribution du Prix Nobel de littérature à Albert Camus.

Je vais essayer d’analyser « La pierre qui pousse », la sixième et dernière nouvelle de ce recueil à partir de ma lecture de ce texte mais aussi en m’appuyant sur plusieurs analyses tirées d’internet.
Contrairement aux autres nouvelles du recueil qui se situent en Algérie (pour les 4 premières) et en France pour Jonas, cette nouvelle se situe au Brésil où Camus s’est rendu en 1949.

 

On peut  distinguer cinq parties  :

 

1.— D'Arrast, ingénieur français, accompagné de son chauffeur Socrate, se dirige vers Iguape, ville brésilienne difficile d'accès, où il arrive en pleine nuit.

2. — Le lendemain, l'ingénieur, venu pour construire une digue, est reçu chaleureusement par les notables et avec une certaine hostilité par les noirs pauvres, alors qu'il visite leur quartier près du fleuve.

3. — II retrouve son chauffeur Socrate au Jardin de la Fontaine, qui lui présente un homme désigné comme étant « le coq », noir et pauvre, avec lequel il sympathise. Socrate lui explique le miracle de la pierre locale. Le coq demande à d'Arrast de l'aider à tenir sa promesse de porter le lendemain une grosse pierre lors de la procession.

4. — A l'invitation du coq, d'Arrast assiste la veille de la fête à la cérémonie des noirs, qui se tient dans une grande case du quartier pauvre.

5. — Le lendemain, jour de la procession, le coq, exténué, laisse tomber sa pierre. D'Arrast la soulève et la transporte jusqu'à la case du coq. D'Arrast est enfin accepté sans réserve par les noirs.

 

Le titre de cette nouvelle est la première chose qui retient notre attention, en lui-même et lorsqu'on considère les titres des autres nouvelles du recueil : ceux-ci désignent un personnage ou des personnages : La Femme adultère, Les Muets, Le Renégat, L'Hôte, Jonas.
Par contre, ici, c’est une pierre, objet normalement inerte et qui se met à pousser !
Quel est le caractère spécial cette nouvelle pour qu'elle soit ainsi différenciée par l'auteur ? Malgré le titre du recueil « L’exil et le royaume », on ne trouve pas, dans les nouvelles qui précèdent La Pierre qui pousse, de protagoniste qui réalise un véritable royaume. C'est l'exil qui semble être le destin de chacun des personnages centraux. Même Janine qui paraît être sur le point d'atteindre, grâce à son adultère symbolique, un certain bonheur, une certaine plénitude, revient à la chambre conjugale, son évasion n'étant que passagère. La situation commune aux différents protagonistes de L’Exil est le statut d'étranger, de personnage isolé (sur le plan matériel ou sur le plan psychologique, ou sur les deux à la fois), se trouvant dans l'impossibilité de communiquer avec autrui. En revanche le dénouement de « La Pierre qui pousse » nous donne une impression tout autre en ce qui concerne le statut de d'Arrast, à cause, en particulier, des dernières paroles dites à d’Arrast : « Assieds-toi avec nous ».

Cette phrase prend toute sa signification lorsqu'on la compare à la dernière phrase de chacune des autres nouvelles, où le ton est nettement pessimiste :
— La Femme adultère :
« Elle pleurait, de toutes ses larmes, sans pouvoir se retenir. " Ce n'est rien, mon chéri, disait-elle, ce n'est rien " ».
— Le Renégat :
« Une poignée de sel emplit la bouche de l'esclave bavard ».
— Les Muets :
« II aurait voulu être jeune, et que Fernande le fût encore, et ils seraient partis, de l'autre côté de la mer ».
— L'Hôte :
« Dans ce vaste pays qu'il avait tant aimé, il était seul ».
— Jonas :
« Dans l'autre pièce, Râteau regardait la toile, entièrement blanche, au centre de laquelle Jonas avait seulement écrit, en très petits caractères, un mot qu'on pouvait déchiffrer, mais dont on ne savait s'il fallait y lire solitaire ou solidaire ».
Pour Jonas, il faut peut-être faire une exception. Dans les dernières lignes de la nouvelle, on trouve aussi : « Il se disait que maintenant il ne travaillerait plus, il était heureux. » Et le médecin, après l’avoir examiné déclare : « Il guérira. »
Mais ceci reste ambigu et peut être interprété de plusieurs façons.

 

Les éléments jouent un rôle essentiel dans la pierre qui pousse :

 

- L’eau est très présente dès le début du texte, directement ou sous forme de métaphores :

« Les phares éteints, le fleuve était presque visible ou, du moins, quelques-uns de ses longs muscles liquides qui brillaient par intervalles... ». Par la suite, l'eau s'opposera au soleil et à la lumière qu'elle semble dominer :
- « Dans le ciel noir tremblaient des étoiles embuées » ;
- «... il regardait sans les voir les étoiles exténuées qui nageaient encore dans le ciel humide »
- «... une petite pluie [ ...] dissolvait la lumière des phares... ».

D’Arrast semble trouver inquiétant le pouvoir de cette eau qui se manifeste à la fois en haut et en bas : le ciel est « spongieux », et pour arriver jusqu'à la ville d'Iguape, d'Arrast doit effectuer une « longue navigation à travers un désert rouge ».

 

- Le soleil et la chaleur sont également très présents.
Les éléments de l'eau et de la chaleur y sont d'abord hostiles pour le protagoniste : une « chaleur humide écrasait la ville » et celle-ci « descendait du ciel en flots presque visibles ». Comme si, en effet, ces deux éléments se concertaient, en dépit de leur opposition, pour attaquer le personnage.
Le soleil, lourd et écrasant, est très mal supporté par d'Arrast, comme d’ailleurs par Camus lui-même (élément que l’on retrouve dans pratiquement tous ses textes) : « le soleil [...] rongeait encore [...] les façades aveugles des maisons ».

 

- Mais c’est, bien sûr, la pierre qui constitue l'élément central de la nouvelle et que l’on trouve dès le titre.
On trouve ainsi cet élément dans d’Arrast lui-même qui est un colosse ; la statue de Jésus est en pierre ; le coq tient sa promesse en portant une grosse pierre ; d’Arrast, incarnant toujours la pierre, « remonte de tout son poids la marée humaine ». Camus, par cette métaphore met en parallèle le personnage dans son mouvement dans la foule et la statue de Jésus qui, selon les dires du coq, avait remonté le fleuve. Ce parallélisme est renforcé en ce sens que, tout comme la pierre miraculeuse de la grotte, qui avait poussé, d'Arrast fera « pousser de la pierre » en construisant la digue pour mettre les villageois à l'abri de l'eau. On peut souligner aussi la valeur symbolique du métier du personnage central, dont l'activité (construction de ponts et de routes) a pour but et parfois pour résultat de faciliter la communication et l'entente entre populations et nations.

 

Par ailleurs, certains analystes font le rapprochement de cette nouvelle avec la Première Épître de Saint Pierre. Dans le texte biblique il est dit : « Approchez-vous de lui, la pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie, précieuse auprès de Dieu. Vous-mêmes, comme pierres vivantes, prêtez-vous à l'édification d'un édifice spirituel [ . . ] » (II, 4-6).
On peut être surpris que Camus, qui est incroyant, utilise à plusieurs reprises les références bibliques : les deux éléments du titre du recueil « L’exil » d’une part et « le royaume » d’autre part sont également des concepts très importants dans la Bible. Il en est de même d’une autre nouvelle du recueil : « Jonas ».

 

On trouve aussi une fusion au niveau des images entre la pierre et l'eau :
 « II pressa le pas, parvint enfin sur la petite place où se dressait la case du coq, courut à elle, ouvrit la porte d'un coup de pied et, d'un seul mouvement, jeta la pierre au centre de la pièce, sur le feu qui rougeoyait encore. Et là, redressant toute sa taille, énorme soudain, aspirant à goulées désespérées l'odeur de misère et de cendres qu'il reconnaissait, il écouta monter en lui le flot d'une joie obscure et haletante qu'il ne pouvait pas nommer ».
Cette expression « flot d'une joie obscure » juxtapose l'euphorie du personnage et une autre composante principale de la nouvelle : l'eau.


Enfin, cette nouvelle contient de nombreuses oppositions.

 

Tout d’abord, une opposition entre le fermé et l’ouvert.
Le fermé est symbolisé, dès le début du récit, par plusieurs éléments : le chemin sinueux que doit emprunter le personnage pour arriver à la ville perdue en pleine forêt vierge : « la route, écrit Camus, tournait et retournait, franchissait de petites rivières sur des ponts de planches bringuebalantes... ». Iguape même est isolé, se trouvant entre la forêt et le fleuve. Lors de la réception au club, le chef de police, ivre mort, refuse d'accepter le passeport de d'Arrast (sous prétexte qu'il est périmé) — ce document, symbole de la communication entre les peuples, de la traversée des frontières, du droit d'entrer dans un pays (un espace) autre que le sien. Plus tard, quand d'Arrast désire voir l'intérieur d'une case, les indigènes se montrent hostiles au début. Au moment de la fête, la veille de la procession, il est toujours en quelque sorte exclu de l'intimité des rites : les danseurs et danseuses se mettent en deux cercles concentriques, le chef noir au centre et d'Arrast à l'extérieur des cercles, près du mur. Le chef place d'autre part une bougie entourée de deux cercles d'eau au centre. D'Arrast a eu beau essayer de pénétrer dans ce monde en traversant le fleuve et de nombreuses rivières, il demeure toujours, du point de vue des noirs du moins, un étranger. D'autant plus qu'à un moment donné, ceux-ci désirent qu'il s'abstienne d'assister à la fin de leur cérémonie, et que le coq  l'invite à quitter la case. Cependant ce fermé, ce refus d'admettre l'élément étranger, ne se manifeste pas uniquement du côté des noirs : d'Arrast lui-même, au début, supporte avec difficulté un climat et une ambiance qu'il a du mal à accepter. Pendant la fête, il « se laissa glisser alors le long de la paroi et s'accroupit, retenant une nausée » ; en sortant de la case, « le continent tout entier émergeait dans la nuit et l'écœurement envahissait d'Arrast. Il lui semblait qu'il aurait voulu vomir ce pays tout entier, la tristesse de ses grands espaces...». Quand Socrate lui demande le lendemain comment il avait trouvé la fête, il répond qu'il « faisait trop chaud dans la case et qu'il préférait le ciel et la nuit ».
Cette situation est pourtant loin d'être absolue : la ville est difficile d'accès, mais d’Arrast y arrive tout de même ; il reçoit un accueil chaleureux auprès des notables qui lui font une réception au club ; il est reçu, malgré l'hostilité des noirs, dans une des cases où on lui offre un verre. Il rencontre le coq, qui, contrairement aux autres noirs, lui présente un « beau visage ouvert qui lui souriait avec confiance » et invite d'Arrast à la grande case pour la fête. Le chef de police, à la suite de son attitude initiale, essaie de réparer sa faute en se montrant très poli à l'égard du protagoniste : « Lorsque d'Arrast descendit, le chef de police se précipita pour lui ouvrir le chemin, tenant toutes les portes ouvertes devant lui ». Et sans oublier la phrase qui couronne la série des manifestations de l'ouvert : « Assieds-toi avec nous », dite à d'Arrast par le frère du coq. Cette invitation à s'asseoir, d'apparence banale, prend tout son sens lorsqu'on s'aperçoit que cette dernière scène qui termine le texte est une variante de la scène de la veille. Le cercle fermé des indigènes se change cette fois-ci en s'ouvrant à d'Arrast.

 

Il y a également dans La Pierre qui pousse une opposition entre le haut et le bas.
Il s'agit tout d'abord d'une division en zone riche et zone pauvre : les notables — les riches — habitent à l'abri du fleuve sur les hauteurs, les noirs, pauvres, habitent les quartiers bas, près de l'eau. Le club des riches se trouve au premier étage. Toutes les fois que d'Arrast est invité par les notables, on le reçoit dans un espace élevé : au club du premier étage pour la réception et pour le déjeuner avec le maire, aux balcons de la maison du juge et de la mairie pour voir la procession. En revanche, d'Arrast effectue plusieurs fois le mouvement haut-bas : dès son arrivée, il demande à visiter les bas-quartiers ; et ses invitations provenant du coq l'amènent au même niveau bas. On l'invite à la grande case des bas-quartiers pour la fête ; on lui montre la grotte dans le Jardin de La Fontaine.
Le passage des notables de la zone riche à la zone pauvre ne se fait pas sans une intervention ironique de la part du narrateur : « le juge qui, à ce moment-là, arrivait en glissant sur ses fins souliers dit qu'ils [les noirs pauvres] aimaient déjà M. l'Ingénieur qui allait leur donner du travail ». Quand d'Arrast demande s'ils sont très indigents, le juge lui répond : « Et vous savez, ils dansent et ils chantent tous les jours ».
D'Arrast fait son va-et-vient entre les deux espaces sans arriver, au début du moins, à accepter le mode d'existence des bas-quartiers : « II lui semblait qu'il aurait voulu vomir ce pays [...]. Cette terre était trop grande, le sang et les saisons se confondaient, le temps se liquéfiait. La vie ici était à ras de terre et, pour s'y intégrer, il fallait se coucher et dormir, pendant des années, à même le sol boueux ou desséché ».
Le début de la scène de la procession, avec sa disposition spatiale — en haut, au balcon, d'Arrast et le juge, en dessous d'eux, l'effigie de Jésus portée par des notables, et en bas la foule : les hommes debout et les femmes à genoux devant le parvis de l'église.
 « Tout d'un coup, des orgues éclatèrent à l'intérieur de l'église. La foule, tournée vers le porche, se rangea sur les côtés de la place Les hommes se découvrirent, les femmes s'agenouillèrent. Les orgues lointaines jouèrent, longuement, des sortes de marches. Puis un étrange bruit d'élytres vint de la forêt. Un minuscule avion aux ailes transparentes et à la frêle carcasse, insolite dans ce monde sans âge, surgit au-dessus des arbres, descendit un peu vers la place, et passa, avec un grondement de grosse crécelle, au-dessus des têtes levées vers lui. L'avion vira ensuite et s'éloigna vers l'estuaire. »
Le narrateur en utilisant cette opposition ciel /terre semble se moquer de la cérémonie ; en outre le détail de l'avion est peut-être une évocation du Saint-Esprit...
D'Arrast, accompagné du juge et du chef de police, change ensuite de balcon pour observer la suite de la procession ; mais peu après, sa sensation de l'espace devient ambivalente : bien qu'il n'apprécie point le bas, il ne se sent pourtant pas plus à l'aise sur son emplacement élevé du balcon : « D'Arrast, à force de regarder la réverbération du soleil sur le mur d'en face, sentit à nouveau revenir sa fatigue et son vertige. La rue vide, aux maisons désertes, l’attirait et l’écœurait à la fois ». Il renonce donc à sa place de spectateur et descend dans la rue à la recherche du coq. En fait, d'Arrast effectue une descente en deux étapes : du balcon à la rue et ensuite (en raison de la défaillance du coq qui laisse tomber la pierre) de la rue de la ville jusqu'aux bas-quartiers et à la case de son ami. Il prolonge ce mouvement en jetant la grosse pierre par terre au centre de la case.
Ce passage du haut vers le bas effectué par d’Arrast, est un acte de solidarité avec les pauvres.

 

Cet acte du protagoniste révèle la dernière opposition contenue dans la nouvelle : entre la pierre de superstition (celle de la grotte), et la pierre de fraternité. Fardeau de d'Arrast et de son ami, cette pierre est la contrepartie du rocher absurde de Sisyphe, homme seul : contrairement à Sisyphe, qui gravit sa montagne et laisse tomber son rocher chaque fois qu'il atteint le sommet, d'Arrast descend la pente menant de la ville aux bas-quartiers, et pose la pierre dans la case de son ami.

 

Ce système d'oppositions, semble être à la base du fonctionnement de La Pierre qui pousse. Le conflit entre le dedans et le dehors, entre pierre et eau, entre l'homme et les éléments, entre l'ouvert et le fermé, entre le haut et le bas, entre pierre superstitieuse et pierre fraternelle, entre l'homme du nord et les hommes du sud, est le noyau même de cette nouvelle.

Par ailleurs, le bonheur de d’Arrast ne se conçoit que sur terre. Il ne va pas porter son offrande dans l’église d’Iguape mais dans la case de son ami. Un des principaux sens de la nouvelle est clair : « Mon royaume tout entier est de ce monde » comme le dit Camus dans L’Envers et l’Endroit.

 


Résumé de la discussion (Paul) :


Après l'exposé assez complet, la discussion démarre difficilement.
Quelques points son cependant soulevés :
- Cette dernière nouvelle de « L'exil et le royaume » a probablement donné le titre à tout le recueil car c'est la seule dans laquelle le héros semble atteindre une certaine paix. La fin des autres nouvelles est plutôt pessimiste.
- Camus est allé au Brésil et on peut retrouver dans cette nouvelle tout ce que Camus a déjà décrit dans son carnet de voyage. Il y a ajouté ce qu'il est.
- On retrouve dans cette nouvelle toute la qualité de la prose poétique de Camus mais ici plus sombre, plus fluide, moins exaltée.
- Dans la fête dans la grande case, l'une d'entre nous a retrouvé toute l'ambiance qu'elle avait ressentie quand elle avait assisté, par deux fois, à des « candomblés » au Brésil. Où d'ailleurs, elle avait aussi été invitée à sortir à un certain moment, ne pouvant assister à la totalité de ce culte proche du vaudou.
- La question a été posée du rapport de la nouvelle avec la religion chrétienne. Elle a été retrouvée à plusieurs niveaux même si le héros, d'Arrast, comme Camus est athée :
o Tout d'abord dans le titre du recueil, sauf qu'ici le royaume est de ce monde.
o Dans la pierre qui est l'objet d'un culte plus ou moins syncrétique : « La bonne statue de Jésus, elle est arrivée de la mer, en remontant le fleuve....Il l'a lavée dans la grotte. Et maintenant une pierre a poussé dans la grotte... Avec le marteau, tu casses, tu casses, tu casses des morceaux pour le bonheur béni. Et puis, quoi, elle pousse toujours, toujours tu casses. C'est le miracle ! »
o Dans la pierre que le coq porte sur la tête, qui va pousser d'Arrast à jouer le « bon samaritain », à encourager le coq, à l'aider et finalement à prendre le relais.
o D'Arrast portera cette pierre dans la case du coq et « sur cette pierre » il va bâtir son intégration. On peut aussi noter que d'Arrast est venu pour bâtir avec des pierres, une digue pour éviter les inondations.
- Lors de sa réception par les notables, d'Arrast est offensé par l'officier de police, ivre, à propos d'une question de passeport. Il est vertement rabroué par le juge. Et les notables lui demandent de prononcer une sanction. Magnanime, d'Arrast arrivera à les convaincre
qu'il ne peut indiquer une punition pour un incident mineur après l'accueil qu'il a reçu. Ce qui, bien entendu, lui vaut des louanges courtisanes.
- Dans le cadre de l'opposition « haut-bas » dont Marie-Anne a parlé dans la présentation, on peut ajouter les oppositions sociales et raciales qui semblent se recouper. Les notables sont blancs, sauf un qui est signalé comme « un noir dans son costume blanc », tous les pauvres sont noirs, et on peut même trouver une hiérarchie entre métis et noir...
- Dans cette société hiérarchisée, D'Arrast est « plus blanc que blanc », descendant d'une famille de seigneurs, il n'est pas le « premier homme », vient de loin, pour apporter son aide et sa science... Il est donc accueilli avec référence par les notables et méfiance par les Noirs.
- Le coq a un rôle particulier : « plus jaune que noir », il est sorti de son milieu, a travaillé sur un bateau, parle espagnol, il invite d'Arrast dans la grande case, qui lui demande de l'aider à tenir sa promesse de porter la pierre dans la procession... et finalement c'est ce lien qui ouvre le cercle à l'étranger.
Finalement, d'Arrast arrive, dans cet exil lointain, à trouver ce royaume que Camus a cherché en vain.
.

 

 

 

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commentaires

C
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